Note d'intention.
En 2013, le taux de criminalité en France ne cesse d'augmenter, en particulier chez les jeunes. Par conséquent, le gouvernement en place met en place une violente politique de répression, visant à punir les opposants au pouvoir. Quatre jeunes se retrouvent prisonniers dans un parking souterrain. Ils ne se connaissent pas et n'ont aucun moyen de sortir. Ils s'aperçoivent rapidement qu'ils ne sont pas seuls, et subissent les attaques de deux anciens prisonniers devenus des enragés à la limite du cannibalisme. S'ensuit alors une lutte acharnée pour leur survie. Ce qu'ils ne savent pas c'est que leur mort est retranscrit en direct, devant des millions de spectateurs, à la télévision.
Pour le baccalauréat, nous ne présentons que la bande-annonce de ce film qui a pour titre 2013 - Bienvenue dans votre monde. Jugé trop violent et ne correspondant apparemment pas aux exigences académiques de l'option cinéma-audiovisuel, nous nous sommes vus contraints de n'en présenter que ces courts extraits.
Alors, pourquoi ce titre ? La raison est simple : 2013 est la date que nous avons retenue pour situer notre intrigue. Le sous-titre, Bienvenue dans votre monde est une accroche ironique pour le spectateur. A première vue, ce sous-titre entre en opposition avec le genre du film, et ainsi, nous désirions surprendre le spectateur.
Notre équipe d'acteurs est composée de six jeunes acteurs talentueux et prometteurs. Chacun des personnages sera présenté suivant l'ordre d'apparition dans le film. 2013 s'ouvre sur le personnage de Noémie (Cindy Papparlardo-Roy). C'est une jeune fille d'environ 18 ans, mince et au caractère capricieux, qui se laisse rapidement gagner par la panique, et frôle parfois l'hystérie. Elle rencontre dans les premières minutes du film le personnage de Vincent (Vincent Ramin), qui a sensiblement le même âge qu'elle, environ une vingtaine d'année, mais qui fait preuve d'une personnalité que nous avons voulu plus complexe : en effet, Vincent a un caractère plus déterminé, a tendance à être égoïste, il est parfois cynique, et se laisse gagner par la paranoïa quand la situation dégénère, devenant violent. Il ne semble jamais accorder sa confiance. Même quand il rencontre les deux autres "victimes" prisonnières : Sarah (Marie Barge) et Raphaël (Nicolas Lyan). Sarah a environ dix-huit ans, elle est l'antithèse de Noémie. Elle est volontaire, et ne se laisse pas dominer par sa panique. Elle semble accorder de l'importance aux autres, c'est pourquoi elle apparaît comme relativement proche de Raphaël, qui est avec elle lorsqu'ils rencontrent Vincent et Noémie. Raphaël, bien que souvent en retrait par rapport aux personnages de Sarah et Vincent, a un rôle important à jouer dans l'action. Il a une vingtaine d'années, il est grand, et discret. Il semble plus calme, plus posé que les trois autres prisonniers, malgré le fait qu'il soit grièvement blessé. Enfin, ces quatre jeunes sont les victimes des attaques de deux anciens "joueurs", dont les noms ne sont pas développés (incarnés par Loup Peluso et Gaëlle Marie) Ils se comportent presque de façon bestiale, leurs réactions et leur démarche n'ont presque plus rien d'humain, comme leurs cris. Nous avons choisi d'accentuer leur côté "prédateur".
Le film se passe dans un parking souterrain dont aucun des personnages ne sortira. Nous l'avons choisi d'abord par son aspect pratique car il s'agissait d'un parking dont nous pouvions disposer librement, peu fréquenté, voir très peu. De plus, ce souterrain offrait un espace conséquent pour tourner : deux étages, et assez de place pour permettre à nos personnages de suivre un tracé assez diversifié. Nous avons tout de même eu recours à quelques tricheries (passages filmés dans le noir, son...) pour donner l'illusion d'un espace encore plus grand. Enfin, l'atmosphère pesante qui règne dans ce parking a fini de nous séduire. Les plafonds sont bas, les murs gris, ternes, l'endroit semble assez ancien et délabré, loin de l'ambiance épurée des parkings de grandes surfaces. Ce parking apermis d'appuyer l'aspect glauque que nous avons choisi de donner à 2013. De plus, il dispose de nombreux recoins propices à une sorte de "cache-cache" qui s'instaure entre les victimes et les "enragés prédateurs".
L'action du film est plutôt brève, il y a peu d'ellipses, et le film est presque tourné en temps réel, depuis le réveil des "victimes" dans le parking jusqu'à leur mort, les uns après les autres. Nous avons choisi la date 2013, sans la laisser au hasard. En effet, il était à nos yeux important qu'on puisse rapporter ce film à une réalité proche. 2013 est la date de la prochaine élection présidentielle ( 2012 ) plus un an. En plaçant notre court-métrage dans un contexte politique parfaitement concevable pour tous, nous avons encore une fois fait appel à l'imagination du spectateur, qui se sentira concerné par les thèmes abordés par le film, comme la violence, et le recours à des mesures extrêmes. En procédant ainsi, nous avons voulu donner davantage de crédibilité à notre film et en intensifier l'aspect angoissant.
Nous jouons sur la pluralité des genres : ainsi, nous avons voulu réunir le genre du film d'angoisse, avec des tendances gores, tout en se permettant une légère critique de notre société médiatisée. Nous avons voulu recréer une atmosphère angoissante reposant en grande partie sur les effets sonores et le hors-champ. Le gore est présent dans la quasi totalité de nos scènes d'attaque, et est justifié par le scénario et la nature de l'intrigue.
Nous avons filmé avec deux caméras : une 3-CCD (MiniDV) et une caméra HD (AVCHD). La première nous a servi pour la prise de son directe avec le micro et la perche, et elle était également très pratique en caméra portée (c'est-à-dire la majorité des plans). La seconde présentait un énorme avantage : le temps d'enregistrement. En effet, nous pouvions laisser tourner la caméra sans se soucier des limites de temps imposées par une cassette MiniDV. Elle est également très pratique pour visionner les rushes rapidement (elle fonctionne comme un DVD, avec un système de chapitrage). Gain de temps donc, sur le tournage.
Nous avons opté pour des plans en majeure partie rapprochés, pour accentuer le côté émotionnel (regards, expressions faciales...), et limiter l’espace autour de nos personnages, afin de créer un effet « d’étouffement ». De plus, le hors-champ permet de surprendre facilement le spectateur lors des scènes d’attaque par exemple. Grâce à la caméra portée (pendant pratiquement toute la durée du film), nous avons apporté du mouvement à l’image, et dans le cadre, car nous voulions un film dynamique, et ce dès l'écriture. De plus, la caméra portée a permis une importante liberté de mouvement qui n'aurait pas été possible en fixant la caméra sur un pied. Pour des raisons purement pratiques, filmer à l'épaule nous permettait de gagner un temps déjà très précieux. Pour les besoins de la narration, nous avons dû reproduire des plans de type "caméra de surveillance", en plongée et les plus larges possible. La plupart de ces plans, à la fin du film, sont filmés en vision infrarouge, qui accentue la tension. Dans notre manière de cadrer, nous avons été largement inspirés par Sam Raimi, et sa façon de briser les angles à l'intérieur du plan. Un autre de nos plans est directement inspiré par Christopher Nolan, en particulier sa dernière oeuvre The Dark Knight. Bien que n'ayant aucun contrôle sur les lumières, nous avons réussi à jouer sur le clair- obscur produit par les lumières artificielles du parking, en plaçant judicieusement nos acteurs et nos caméras.
Nous avons pris le son directement avec une perche et un micro, et nous avons rencontré la difficulté de la réverbération dans le parking. De plus, le matériel dont nous disposions ne nous permettait pas de gérer au mieux la saturation du son : en effet, les acteurs crient souvent et il était difficile pour nous de trouver un compromis afin de comprendre ce que nos acteurs disaient tout en ayant un son qui ne sature pas. Nous n'avons malheureusement pas toujours réussi. En ce qui concerne la musique, elle est évidement très importante. On ne pouvait pas se permettre d'utiliser des musiques "faites maisons" qui auraient fait "cheap", nous aurions perdu toute crédibilité. Nous avons donc choisi des musiques qui existaient déjà. Pour le film, nous avons utilisé en majeure partie des scores composés
par James Newton Howard. Nous avons donc mis à profit le son d'un grand orchestre pour accentuer tous les effets que nous recherchions. Pour la bande annonce, c'est une nouvelle fois le talent de J.N Howard qui nous a permis d'installer une ambiance inquiétante, glauque... dans la première partie en tout cas. La seconde moitié de la bande- annonce vous présente des images violentes sur une musique légère et décalage total. Le but : déranger, choquer, surprendre... et aussi permettre de mieux appréhender les images violentes qui défilent à toute vitesse.
Le montage est linéaire et transparent. Il suit la narration du film, et comme il y a peu d'ellipses (qui ne sont effectuées que par jump-cut), cela donne presque une impression de film "en temps réel" (isochronisme). Nous avons tâché de trouver dans le montage aussi un certain dynamisme, par la multiplication des angles de vue (tournage à deux caméras). Le rythme du film est donc assez soutenu : 2013 constitue une alternance de séquences de fuite, de panique, quelques scènes de dialogues, et des scènes d'attaque. Nous avons voulu que le film ne comporte pas de longueurs. De même dans la bande-annonce, qui commence d'abord lentement, et, comme le film, ne cesse d'accélérer, jusqu'à atteindre son apogée en une succession d'images subliminales trop rapides pour que l'oeil en prenne entièrement conscience. Cette diversité d’images a pour objectif de donner envie au spectateur de voir le film en entier.
Nous avons voulu un film original, dynamique, que les spectateurs de films lycéens n’ont pas l’habitude de voir. 2013 - Bienvenue dans votre monde se veut être un court-métrage efficace, qui, nous l’espérons, représentera bien le travail fourni sur l’année, et l’investissement dont nous avons fait preuve.